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Josephine Penafiel

En mission au Guatemala...

Josephine, chargée de suivi de projet chez TDHF, a profité d'un voyage dans sa famille au Guatemala pour réaliser une mission d'une semaine pour suivre l'avancée du projet "Un monde vert pour mon futur" dans les hauts plateaux occidentaux du Guatemala.

Guatemala ©Robin Latour
©Robin Latour

Le Guatemala, un joyau Maya...

Guatemala ©Robin Latour
©Robin Latour

Une ceinture de volcans actifs entrelacés dans les nuages, une riche végétation avec des ressources naturelles en abondance, des paysages de montagnes interminables, des lacs à couper le souffle, une biodiversité unique, une population remplie de solidarité et de bonté, le Guatemala est un pays qui héberge l'une des civilisations les plus admirées au monde. La culture Maya a dominé l'astronomie, les mathématiques et a construit une architecture majestueuse avec des messages camouflés.


Le pays du Quetzal m'a vu naître, grandir et a suivi chacun de mes pas à travers ma famille guatémaltèque. Ma double nationalité m'a permis de venir en France il y a dix ans, et depuis, ce fut un bonheur et une fierté de dire que je viens du pays de l'éternel printemps. La générosité, le sourire et l'humilité des gens, m’ont formée et ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.


... mais un pays inégalitaire et pollué


Le Guatemala c’est aussi un des pays les plus inégalitaires au monde, où la pauvreté touche 60% de sa population, surtout la population autochtone maya victime d’un héritage rempli de discrimination. La malnutrition touche 7 enfants de moins de 5 ans sur 10, la migration affecte des milliers de personnes tous les jours, la violence des gangs suscite de la peur et les droits de l’enfant sont difficiles à faire valoir.


Le pays est de plus en plus ravagé par les entreprises d’exploitation minières et forestières, étouffé par les déchets, asphyxié par la pollution, contaminé par les produits chimiques, et surtout, une pénurie d’eau préoccupante.


Un partenariat avec le Movimiento Tzuk Kim-Pop


La volonté d'agir pour mon pays était cruciale. J'ai rejoint Terre des Hommes France (TDHF) en octobre 2021 dans le but de m'engager pour les droits environnementaux des jeunes et des enfants en France et à l'international. Suite à l'importance d'agir sur les conséquences du dérèglement climatique très marquées au Guatemala, le Movimiento Tzuk Kim Pop (MTKP) - l’association locale guatémaltèque partenaire de TDHF depuis plus de dix ans - a identifié des besoins et des actions possibles. TDHF a ainsi co-construit avec eux le projet "Enfance, Adolescence et Jeunesse pour un environnement sain - Un monde vert pour mon futur".


Ce projet permet la mise en place d’actions concrètes en impliquant au moins 2500 enfants et jeunes pendant 2 ans dans les Hauts Plateaux Occidentaux du Guatemala. Le but est de leur donner des outils pour comprendre la crise écologique, passer à l’action et inspirer l’entourage afin de changer les habitudes. Ils sont ainsi impliqués dans la recherche de solutions visant à réduire les effets des dérèglements climatiques et à préserver les ressources naturelles.


Le projet a vu le jour le 15 juillet 2022. Depuis, l'association guatémaltèque se mobilise pour réaliser la première étape qui est de former les jeunes leaders aux enjeux liés au réchauffement climatique et aux pollutions.


En mission au Guatemala...


Pendant le mois de novembre, j’ai eu l'occasion de visiter ma famille et mon pays. Pour en profiter pleinement, nous avons décidé, en collaboration avec Terre des Hommes France (TDHF) et Movimiento Tzuk Kim Pop (MTKP), de réaliser une mission d'une semaine pour rencontrer les jeunes leaders du projet et connaître le contexte dans lequel ces jeunes vivent aujourd'hui.

La mission se divisait en deux parties. La première rencontre a eu lieu à Quetzaltenango le 11 novembre 2022 pendant le troisième module sur la pollution, tandis que la seconde rencontre a été organisée du 21 au 25 novembre 2022 à Jacaltenango, Huehuetenango.




Le 11 novembre à Quezaltenango, j’ai pu assister à deux activités.


Un échange avec les élèves de l'école Antonia à Montpellier


Nous avons d’abord eu l'occasion d'inaugurer l’activité d'échange en visioconférence entre de jeunes guatémaltèques âgés de 15 ans et de jeunes français du même âge provenant de l'école internationale Antonia basée à Montpellier, récemment devenue partenaire de Terre des Hommes France. L'objectif de cette activité est de permettre à chaque jeune guatémaltèque d'échanger avec un jeune français sur l'impact du réchauffement climatique, selon leur propre point de vue.


Pendant l’échange en visioconférence, les trois premiers points de l'échange ont pu se concrétiser :

  • La présentation des jeunes

  • Le tirage au sort pour définir les binômes

  • Le tirage au sort pour définir le thème à traiter

Une formation sur la pollution et le changement climatique


Dans un second temps, la formation du troisième module sur la pollution se déroula. Lourdes, chargée d’opération du projet chez le Mouvement Tzuk Kim Pop et ingénieure environnementaliste de formation est la formatrice des cours sur la pollution et le changement climatique.

C’est une formation ludique qui donne l’opportunité aux jeunes d’échanger et de travailler en groupe. Il y avait 26 jeunes d’âges très variés (15-30 ans) et venant de différentes communes des 4 départements des Hauts Plateaux Occidentaux. Pour beaucoup d'entre eux, le voyage était long car ils avaient dû partir de chez eux au milieu de la nuit. La formation a cependant réussi à créer une bonne dynamique.


Une conscience des jeunes face aux enjeux environnementaux

Ce jour-là, j’ai pu échanger avec quelques jeunes qui m’ont expliqué que la biodiversité guatémaltèque est fortement touchée par la pollution de l'eau et les déchets. Le Lac Atitlan, magnifique lac entouré de trois volcans, attraction touristique et principale ressource économique du département de Sololá, est gravement pollué à cause des eaux usées qui s'y déversent et des nombreux déchets plastiques qui flottent à sa surface. Cela a des conséquences sur la durée de vie des habitants qui vivent autour de ce lac.


Des infrastructures endommagées, source de marginalisation

Pour la deuxième partie de ma mission, du 21 au 25 novembre, je suis allée à Jacaltenango, situé dans le département de Huehuetenango, en compagnie de Darinel, coordinateur du projet "Un monde vert pour mon futur", et de Lourdes. Au cours de ces quatre jours, j'ai eu l'opportunité de rencontrer quatre organisations membres de MTKP : l'Organisation ADSOSMHU, OJODEP, SAT MAJ TÉ et TZEH Q'OPOH.


Malgré les courtes distances, le trajet a été particulièrement long. En effet, pour atteindre Jacaltenango depuis la capitale, nous avons dû rouler pendant 16 heures. Cette durée s'explique en grande partie par l'état déplorable des routes, qui ont été endommagées par les hivers violents récents. Malheureusement, le gouvernement n'a pas pris les mesures nécessaires pour les réparer, ce qui aggrave la marginalisation des populations vivant dans les villages isolés de la région.



Lors des rencontres avec les organisations de jeunes, j'ai discuté avec eux sur les difficultés que leurs communautés rencontrent dans la région. Cette zone est très touchée par la migration, avec 80% des hommes ayant émigré aux États-Unis, ce qui a eu de graves répercussions sur la situation des femmes qui se retrouvent souvent seules et dans une situation financière difficile pour élever leurs enfants.


Les jeunes et les communautés de cette région font face à des situations difficiles et éprouvantes. Ils sont conscients de la gravité de leur situation et sont déterminés à changer leurs conditions de vie et leur environnement. Dans cette optique, ces jeunes leaders se sont engagés dans le projet "Un monde vert pour mon futur", qui vise à améliorer la situation environnementale de leur pays.

Pour en savoir plus sur ma mission, n’hésitez pas à demander mon rapport, je serai ravie de vous le partager !




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